En direct d’Hinnawi Bros Bagel&Café
Gauchement étalé sur les chaises de patio au café du coin, j’observe au loin l’oeuvre ensorcelante du quotidien. Je me perds lentement, dévoré par cette boîte scénique joueuse d’une scène disons plutôt érotique…
Sous les projecteurs de la rue, les arbres nus dansent lentement au gré du vent. Des couleurs chaudes sont projetées sur le sol froid et les murs cimentés. L’asphalte mouillé reflète chacun des corps de fer alignés aux courbures bien particulières. Lorsqu’une lueur rougeâtre vient persécuter la sombre scène, signal aux carcasses de métal de s’immobiliser. Laissant perpendiculairement s’engager, cette fois, corps de chairs… BAMM un barista maladroit vient d’échapper une assiette, un restant de feuilleté accompagné d’une tasse à café sur mes pieds. Je suspends donc un moment la voluptueuse mélodie qui accompagnait ma rêverie pour lui adresser un joli sourire alors qu’il en profite pour me dire : «on ferme.»
Il est précisément 17h36, tout fraîchement installé avec mon fancy thé, je viens de me faire aviser qu’ils étaient maintenant fermés sous prétexte que le nombre de clients est insuffisant. Tout de même, pour s’excuser de m’avoir garrocher de la vaisselle et un restant de feuilleté (prompt moyen pour m’aviser que je devais quitter), mon maladroit barista m’a offre une tartelette aux pécans.
Je quitte donc avec mon fancy thé à peine entamé, à la conquête d’un nouveau barista maladroit pour finalement me retrouver chez Starbucks sur une chaise crispé à contempler une graine de café encadrée.
Crédit | Photographe : Suelyanne S. Latendresse |