Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez un quelconque intérêt envers la littérature, les mots et ce qu’ils projettent. Vous aurez surement déjà constaté que souvent, plus les mots semblent beaux et biens alignés, plus ils transmettent quelque chose de puissant, une émotion, et trop souvent, la douleur d’un manque.
Je me suis demandé pourquoi, pourquoi la poésie, les paroles de chansons, les romans (et nommez-en…) sont si fréquemment remplis de douleur et de haine?
Lorsqu’on vit un moment de bonheur, on ressent le désir de la partager lui aussi, non? Bien sûr, l’envie de le partager au grand jour, là, tout de suite, maintenant !! Un sentiment encore plus fort voudra être conservé. Permettre à cette flamme d’alimenter un feu ardent, non pas d’être rapidement consumé en une feuille de papier…
À l’opposé, qu’arrive-t-il pour la douleur et la tristesse? On veut se libérer de ce frisson déchirant, le cracher, le vomir, expulser ces lourds sentiments. Chacun à sa façon, certain par les mots.
Les mots, les vrais mots, par exemple sous forme de poésie, qu’ils soient d’une jubilation incontrôlée ou d’une tristesse malsaine, se traduisent presque inévitablement par un cri du cœur. Le cœur au sens figuré de sa forme abstraite ou encore de son sentiment instinctivement associé à l’amour…
L’amour est un ensemble de désirs et les désirs, un assortiment de manque. De bons manques, tout comme de mauvais manques. Les manques naissants créent de la passion, les manques grandissants créent de la tristesse, de la colère, de la haine…
Voici mon propre cri du cœur, de son titre : Abandon.
2 février, 19h, extinction des feux
Arrêt des moteurs de mon ardeur
Silence absolu de sentiments NON révolus
Quelques dernières convulsions de colères,
de haines alimentées par cette étreinte éphémère.
Tellement beau, méprisant de sa beauté
Tellement bon, méprisant de sa bonté
Prise dans cette emprise
Loin de lui la douleur de l’absence, prêt de lui le malheur de l’ignorance
Consumant le reste de ferveur de son indifférence
Augmentant l’écart de cette proximité sans égard
– La pluie – Crédit | Photographe : Suelyanne S. Latendresse |
Belle lecture… J’aime la profondeur d’âme qui tu as mis dans ton texte. Pis tant qu’à être en train de te laisser un commentaire, finalement je l’aime bien l’image de tête de ton site. ;)
Bonne continuité belle face!
Dominic